POUR UNE ESCALE HUMANISÉE
DES MARINS

 
 
A cela s’ajoute l’éloignement affectif des siens, le marin est de plus confronté au long de sa navigation à des situations complexes du fait de l’internationalisation des équipages : difficile à un cuisinier de bord asiatique de comprendre un autre membre d’équipage cap-verdien, son bosco ukrainien ou son capitaine hollandais, et vice-versa.

 
 
Pour certains, leur paie, même si elle paraît confortable dans leur pays d’origine, ne leur permet peut-être pas de s’acheter chez nous un croissant, jugé hors de prix… Face à cela, des bénévoles au sein d’une fédération la FNAAM (Fédération Nationale des associations d’Accueil des Marins) avec sa représentation locale, l’association Nantes-Port-Accueil leur offrent un accueil, une écoute et un peu de chaleur humaine. Depuis mai 2019 nous avons un foyer sur le quai de Cheviré (rive sud). Ce lieu d’accueil très confortable permet aux marins de sortir du bord tout en restant dans le port. Ils peuvent se détendre, échanger avec les bénévoles qui à 90% parlent anglais voire d’autres langues, lire des revues, regarder la télévision, jouer au billard, acheter des cartes SIM, communiquer avec leurs proches en utilisant nos équipements informatiques, se procurer des vêtements gratuitement, au final, se sentir bien et se sentir reconnu.

 

      

 
© Mer Et Marine
 

 

C’est une escale inhabituelle pour le port de Nantes, qui accueille depuis peu un navire danois spécialisé notamment dans transport et la pose d’enrochements, a constaté Mer et Marine. Il est mobilisé pour la construction du parc éolien de Yeu-Noirmoutier dans le cadre des travaux liés au calage et à la protection des câbles sous-marins. Appartenant à l’armement danois Rohde Nielsen, l’Heimdal R a remonté la Loire pour s’amarrer au terminal de Cheviré Aval du port de Nantes Saint-Nazaire. Construit en 1997, ce navire, doté d’un système de positionnement dynamique (DP2) et d’une imposante grue à compensation de mouvements Liebherr HS865 HD, peut réaliser des opérations de dragage de tranchées, de remblayage sous-marin et d’enrochement. Long de 84 mètres pour une largeur de 18.7 mètres, il peut draguer sur des profondeurs allant jusqu’à 100 mètres et embarquer pour les enrochements 2100 tonnes de matériaux d’un diamètre allant jusqu’à 280 mm, qui sont déposés par des fonds de 8 à 60 mètres via un tuyau.

 

 
© Mer Et Marine
L’Heimdal R au terminal nantais de Cheviré.
L’Heimdal R a rejoint le port ligérien dans le cadre des travaux de construction du parc éolien implanté entre les îles d’Yeu et de Noirmoutier, en Vendée, où sa mise en service doit intervenir fin 2025. Un projet porté par le consortium EMYN réunissant Ocean Winds (Engie et EDP Renewables), Sumitomo Corporation et la Caisse des Dépôts, pour un investissement d’environ 2.5 milliards d’euros. Alors que le port de Saint-Nazaire sert de hub logistique pour les pièces des 61 éoliennes de 8 MW Siemens Gamesa qui équiperont ce champ, c’est le groupe italien Prysimian qui est chargé de fournir les câbles électriques sous-marins. Une partie des câbles est ensouillée et une partie sera protégée par des enrochement. C’est dans ce cadre que va travailler l’Heimdal R, qui vient chercher dans l’estuaire de la Loire des matériaux destinés caler et protéger les câbles. Pour cela, pas moins de 60.000 tonnes de matériaux criblés 90/250 mm vont être livrés par le groupe Charier, qui a pour l’occasion rouvert dès le 2 janvier a carrière de la Mariais, à Donges. Le navire est en train de charger sa première cargaison en vue de la conduire et l’installer sur le site du parc dès que les conditions météorologiques seront favorables. En tout, selon les informations recueillies par Mer et Marine, il devrait réaliser une quarantaine de rotations pour ce chantier, prévu pour se dérouler jusqu’en avril. Les matériaux seront embarqués par l’Heimdal R à Cheviré mais aussi à Montoir-de-Bretagne.

C’est au printemps que les éoliennes devraient commencer à être installées en mer par le navire autoélévateur Vole au Vent de l’armement belge Jan de Nul. Au préalable, Deme se charge de son côté de la pose des fondations monopieux avec l’un de ses navires, l’Innovation.

 
© Un article de la rédaction de Mer et Marine.