Juillet 2017 – Le voyage de Michel sur le Fort Sainte-Marie

Il a traversé l’Atlantique en porte-conteneurs

 
  • Michel Aymé à son arrivée en Guadeloupe, sur le porte-conteneurs « Fort Sainte-Marie ». 
  • Michel Aymé à son arrivée en Guadeloupe, sur le porte-conteneurs « Fort Sainte-Marie ». | DR
  • Michel Aymé au port de Montoir, avant d'embarquer sur le porte-conteneurs « Fort Sainte-Marie ».
    Michel Aymé au port de Montoir, avant d’embarquer sur le porte-conteneurs « Fort Sainte-Marie ». | DR
  • Pendant dix jours, il a parcouru 6 395 km au milieu de 2 200 conteneurs.
    Pendant dix jours, il a parcouru 6 395 km au milieu de 2 200 conteneur

Parti de Montoir-de-Bretagne, Michel Aymé a traversé l’Atlantique jusqu’en Guadeloupe, au milieu de 2 200 conteneurs. Une immersion dans le quotidien d’un équipage de la marine marchande.

L’histoire :

Pendant dix jours, il a « choisi l’Atlantique pour adresse ». Une phrase qu’il aime employer pour résumer son voyage particulier. En juin, Michel Aymé a traversé l’Atlantique à bord d’un porte-conteneurs pendant dix jours.

Au départ de Montoir, ce retraité nantais a embarqué à bord du Fort Sainte-Marie, porte-conteneurs de la compagnie française CMA-CGM, et a vogué 6 395 km jusqu’en Guadeloupe aux côtés de l’équipage français et philippin qui assurait le voyage.

Organisée par l’agence parisienne Mer et Voyages, cette aventure maritime lui a coûté 110 € par jour. Mais il n’en regrette pas un.

« Course à la compétitivité »

Pourtant, pas facile de faire face à l’ennui bloqué sur un bateau de 200 mètres, avec à bord 2 200 conteneurs pour seulement 20 personnes. « En tant que passager, on n’exige rien de vous, donc le risque, c’est l’ennui. »

Rapidement, Michel Aymé a « perdu la notion du temps ». En mettant vingt-quatre heures pour faire le trajet d’une heure d’avion, « on prend la mesure de la distance ». Du « slow tourisme », qui pousse à « l’humilité face à l’immensité de l’océan ».

C’est aussi le cadre du voyage, « loin du confort des croisières », qui l’a fait tomber sous le charme de ce « tourisme particulier ». Il a dû apprendre à se déplacer « dans des coursives étroites, à grimper sur des échelles raides accrochées à des cordages graisseux ».

L’idée pour Michel Aymé, c’était aussi de découvrir le quotidien des marins. Des conditions pas toujours évidentes : « Aujourd’hui, la marine marchande est entrée dans la course à la productivité. Il y a de moins en moins de marins sur les navires et les escales sont de plus en plus courtes. »

 Il n’a pas vu passer ses dix jours. Ses histoires à raconter, il les a même listées. Comme ce jour où un marin philippin a lâché un ballon d’hélium dans le ciel. Fruit d’un « contrat avec Météo France », cette sonde rapporte dans l’Hexagone les données des dépressions venues de l’Atlantique. Ou la fois où il a eu l’idée de jeter une bouteille à la mer. Le message racontait son voyage, avec l’espoir que quelqu’un tombe un jour dessus.

Bouteille à la mer

Il a jeté à la mer une bouteille avec un message décrivant son voyage.

L’une de ses plus grandes surprises : lorsqu’il découvre que le bateau est constamment en pilotage automatique. « Un marin est assis et appelle le commandant en cas de problème. » Même réaction étonnée quand il entre dans la « zone de piratage », cet espace contenant des vivres dans lequel, en cas d’abordage, l’équipage peut s’enfermer plusieurs jours dans l’attente des renforts.

Pendant dix jours, Michel Aymé s’est laissé porter par l’Atlantique, « dans un silence absolu », avec comme seul bruit celui des huit(?) hélices qui tournaient continuellement. Pour passer le temps, il s’est amusé à écrire un poème. Qui se conclut ainsi : « Fuyez les vagues à l’âme vers d’autres hémisphères. Et sur un grand navire laissez-vous donc faire… »